Muespach durant la Seconde Guerre mondiale
En été 1939 la population villageoise est témoin d’un phénomène extraordinaire. Un soir à 10 heures, le firmament se couvre d’une lueur rouge-sang étrange, on regarde, on s’intérroge, on essaye de trouver une explication. Les pessimistes y voient le présage d’une nouvelle guerre; l’avenir prouva qu’ils avaient bien raison.
Le 3 septembre 1939 à 17 heures, la France déclare la guerre à l’Allemagne. la mobilisation commencée le 1er septembre, se poursuit. Ici, comme ailleurs, les mobilisés s’en vont, plûtot résignés, s’entassant bien souvent dans des wagons ou quarante hommes accroupis tiennent la place de 8 chevaux en long, pour gaganer leur unité respective.
La population civile de Moyen-Muespach est évacuée le 8 septembre 1939. Les concernés sont partis avec un minimun d’effets personnels. Uniquement une partie des familles du village est transféré dans les Landes, d’autres sont restées dans différents villages du Haut-Rhin. Le village est alors occupé par l’armée francaise qui est chargée de la protection des biens que les habitants ont laissés derrière eux. Après l’évacuation de Moyen Muespach, la population de Muespach-le-bas est en état d’alerte.
Une barrière mobile, tenue à travers de la route entre l’école et la maison Hemmerlin sert de ligne de démarcation: il faut un laisser-passer pour se rendre d’un village à l’autre.
Le retour des Landes s’effectue en automne 1940.
En juin 1940 : occupation des deux villages par les troupes allemandes.
Les paysans négligent les labours et les semailles d’automne. Le mauvais temps est une seconde raison a la passivité des paysans les empêchant d’effectuer leurs travaux des champs. Aussi la récolte de 1940 s’annonce t-elle catastrophique.Celles des années suivantes étant meilleures, nos villageois mangent encore du pain blanc, malgré les cartes de ravitaillement.
Nombreux sont les citadins qui se rendent chaque semaine dans nos villages au ravitaillement, trop heureux de pouvoir ramener , tantôt un litre de lait, une douzaine d’oeufs, un morceaux de lard ou une miche de pain. Ils montraient une vrai reconnaissance aux villageois.
Même l’odeur répugnante des étables ne les rebutait pas.
Durant l’occupation, la population est invitée à prêter son concours dans la lutte contre les doryphores. ceux qui ne se présentent pas bénévolement sont menacés de prison et même de déportationà Schirmeck.
Merci à Mme Maria Scheideck et M. Pierre Hemmerlin pour les propos rapportés.
Pascal Groell
Documentations :
Les Malgré-nous et Malgré-elles du village